DIFFÉRENCE 

« Les différences sont nécessaires pour pouvoir être différencié d’un groupe ou d’une autre personne. Les différences permettent aussi de découvrir différentes cultures et de partager la sienne. »

« On doit tous cultiver notre différence et la différence pour que la société soit une société de partage. »

« Pour moi quand je suis arrivé en Métropole, je ne parlais pas bien français, juste créole, donc j’avais du mal à m’exprimer à la banque pour ouvrir un compte. Ils m’ont dit qu’il fallait aller à l’école pour apprendre le français, et cela m’a motivé pour apprendre seul le français sur le tas, comme ça dans la rue avec les gens. Pour moi, c’est apprendre à connaître ces gens-là, même s’ils ne sont pas pareil que moi et ça m’a apporté quelque chose de plus. Cette expérience négative m’a motivé à apprendre. »

« Nous nous sommes dit que nous pouvons tous apprendre des différences comme Paul qui a appris une langue et ici à carton plein. On apprend beaucoup des uns et des autres, des cultures, de l’alimentation, etc. »

« En parlant on s’est rendu compte qu’en étant tous différents, on avait des points communs comme notre différence. »

 

Contexte théorique

Le mot différence vient du latin differentia, signifiant « disséminer » ou « disperser ». Selon le dictionnaire Oxford, la différence peut être définie comme « la façon dont deux personnes ou choses ne sont pas pareilles ; la façon dont quelqu’un ou quelque chose a changé ».

Pour établir une différence, il y a un nombre infini de critères pouvant être établis : le poids, la taille, la quantité, le prix, la couleur, etc… Cependant, le sens du mot « différence » fait ici référence aux différences, prouvées ou non, entre les humains.

Ces observations des différences peuvent mener à un jugement de valeur et à une hiérarchie entre les différentes catégories différenciées. Comme le rappelle le biologiste français Albert Jacquard, « ce débat est typique d’une interprétation erronée de mots et de symboles forgés par les mathématiciens ». En effet, si nous appliquons la définition arithmétique de la différence, cela signifie qu’il y a une possibilité d’établir une classification pour tout. Nous voyons les dérives de cette différentiation qui mène à la création de jugements de valeur : sexisme, racisme, homophobie, et toutes les formes d’oppression basées sur une caractéristique « différente » considérée comme mauvaise. La différence renvoie à la notion d’altérité,  celui qui n’est pas comme nous. L’expression peut avoir une connotation négative car elle peut évoquer une confrontation entre deux choses. De plus, en français, « avoir un différend » signifie avoir un problème avec quelqu’un. La question de la différence est aussi l’idée de normes : qui définit ce qui est différent ? Car la différence peut aussi être considérée comme une forme d’étrangeté.

Bien des personnes se considèrent comme étant différentes à cause de leur apparence ou de leur mode de vie, et revendiquent cette différence pour se libérer du jugement des autres. C’est le cas du mouvement Body Positive, un mouvement social prônant l’acceptation et l’amour de soi et de ses « différences ».

Références pour aller plus loin :
Worlds of Difference, S. A. Arjomand, E. Pereira Reis
Eloge de la différence. La génétique et les hommes, A. Jacquard